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 Rassemblement Melun 1er Février : pour défendre l’Ecole Publique, pour nos salaires et nos conditions de travail, contre le choc des savoirs et la réforme de la voie Pro ! Retour en images et vidéos.

Nous étions plus de 200 personnes rassemblées à Melun pour défendre l’Ecole publique, pour nos salaires, nos conditions de travail, contre le choc des savoirs et les réformes réactionnaires en cours !
Plus d’un enseignant sur 2 dans le secondaire était en grève, 40% dans le 1er degré ! Cette journée en appelle d’autres pour faire reculer le gouvernement !
Retour en images et vidéos.

Quelques passages de l intervention de la CGTEDUC77 lors du rassemblement ici dans les commentaires :

https://www.facebook.com/share/p/wyATEeAtJ9UHRnJS/

Ci-dessous l’intervention de la CGT Educ’action 77

On est de retour, faut dire qu’ils l’ont cherché ! On est en grève et là ce matin, parce que dans le pays, il y a comme un air nauséabond, un parfum de France rance, parce qu’ en ce moment toutes les digues républicaines sont en train de tomber et enfin parce que ce gouvernement est en train de détruire l’Ecole publique et plus globalement d’ailleurs la Fonction Publique !

Pour la détruire , il a d’abord fallu méthodiquement la précariser et depuis 20 ans ils s’y sont tous attelés ! Certes nos dernières grèves ont permis que les enseignants débutants commencent à 2000 euros nets, via des primes et indemnités spécialement réservées au début de carrière qui entraineront ceci dit une stagnation de leur salaire durant les dix premières années (car indemnités dégressives) , certes notre ISAE/ISOE a été réévaluée de 100 euros brut par mois, et là encore merci à toutes celles et tout ceux qui se sont battus par la grève pour l’obtenir MAIS QUAND MEME, QUAND MEME COLLEGUES, CAMARADES ? DE QUOI PARLE-T-ON ?
Point indice : 2002 4,32 2023 4,92 + 14% Même période Inflation +43%. Si la valeur du point avait suivi l’inflation elle serait de 6,20 ! Oui 6,20 euros juste pour avoir le même niveau de vie que les fonctionnaires en 2002 !! ( + 26% soit entre 450 et plus 1000 euros bruts mensuels par mois pour toutes et tous de l’AED au prof expérimenté ! ) +26% c’est ce qu’on nous doit !
Sans revalorisation, tout recrutement massif serait pour le moment impossible, un exemple en 77 c’est 430 contractuels que la DSDEN doit embaucher pour enseigner dans le 1er degré faute de candidats au CRPE.
Alors oui plus que jamais nous sommes en droit et en avons le devoir de réclamer notre dû ! Ce n’est pas de pacte enseignant ou de rémunération au mérite ou à la tâche, bref à la gueule du client dont a besoin la profession MAIS d’une revalorisation indiciaire pour toutes et tous !

Maintenant les réformes, la rentrée 2025.… A peine, son premier trimestre terminé dans l’Education nationale, notre nouveau premier ministre s’en est allé, pressé d’atteindre les sommets de l’Etat, fier de sa salle besogne, nommant pour lui succéder notre nouvelle ministre qui depuis 15 jours est en rendez-vous en terre inconnue dans l’Ecole Publique ! Mensonge, mépris de classe, elle coche toutes les cases de ce nous appellerons « la sécession des riches » , car c’est bien de cela qu’il s’agit. A ce sujet le Conseil Départemental de Seine-et-Marne n’est pas en reste, il vient de financer la construction d’un établissement catholique privé à Serris pour 1,8 Millions et la réhabilitation d’un autre à Lagny pour 300 000 euros ! Ca ruisselle mais pas partout !

Sa salle besogne donc à notre premier ministre

Dans les LGT, les DHG sont tombées, c’est à nouveau la douche froide :
564 élèves plus dans l’académie pour seulement 20 ETP supplémentaires. Notre H/E baisse encore passant de 1,471 à 1,459 (12 millièmes comme ça c’est rien mais pour 120000 élèves c’est qd même 1440h en moins, 80 ETP) ! Pour information pour retrouver le H/E de 2018 c’est 211 ETP supplémentaires qu’il faudrait, celui de 2011, 900 ! Oui 900 ETP en moins rien que pour les LGT de l’académie ! De là à y voir un lien avec des effectifs surchargés dans les classes, des offres de formation réduites ou les futures suppressions de poste dans les lycées ? Y a qu’un pas.
En lycée pro, la Transformation de La Voie Pro est dans son acte 2 : toujours la même ligne directrice moins de cours plus de stages, stages gratifiés ( entre 50 et 100 euros la semaine payés par le contribuable) afin de préparer nos élèves au salariat low-cost, plan social annoncé dans les filières tertiaires dites non insérantes, offres de formation devant répondre au besoin du patronat local ! Cette fois ce sont donc 6 semaines de cours sur 3 années que les élèves vont perdre avec une fin d’année de terminale à la carte, stage gratifiés ou préparation aux études post-bac ? Que choisiront nos élèves issus pour l’essentiel des milieux populaires : gagner quelques euros en stage ou préparer un post bac ? Pour nos collègues ce sera refonte des EDT pour de plus en plus aller vers l’annualisation de notre
temps de travail.
Dans le premier degré, la Loi Rilhac donne maintenant une autorité fonctionnelle au
directeur sur tous les personnels de l’école. Petit à petit, les hiérarchies intermédiaires s’installent au détriment du collectif. Dans de trop nombreuses écoles du département, l’inclusion à marche forcée, sans moyen, est dans l’impasse. Elèves, enseignants, AESH sont en souffrance dans de trop nombreuses classes ! Il faut d’urgence un recrutement massif, sous statut de la Fonction Publique (sans statut pas de volontaires et sans volontaire c’est le saupoudrage d’accompagnement qui domine), partir des besoins de l’élève et non des moyens disponibles comme le prévoit l’acte 2 de l’école inclusive. Pour la rentrée 2024 ce n’est ni plus ni moins qu’une mise sous tutelle de la liberté pédagogique des enseignants qui est prévue avec des méthodes pédagogiques imposées par le Conseil Scientifique et
Conseil national des programmes et avec la labellisation des manuels scolaires de lecture et de maths en CP et CE1. Un programme, une méthode, maintenant obéissez !
En collège par, où commencer, ces deux citations : « Suppression du collège unique au profit de modes de formation différenciés » ( Programme Front National 2007) , « Pour redonner au collège une place centrale dans la réussite des élèves, le diplôme national du brevet deviendra donc un examen d’orientation post 3ème » (Programme Rassemblement National 2022). Notre premier Ministre est donc allé chercher dans les poubelles des LePen, père et fille, les mesures phares de son « choc des savoirs » dans l’extrême droite ligne de son collègue Darmanin avec sa loi Immigration. Faute de moyens, le collège unique était malade, Attal le tue avec son « choc des savoirs », à mettre en place dès la rentrée 2024 sans aucun texte règlementaire, pratique qui mise en œuvre dans la Fonction publique d’Etat devient extrêmement inquiétante.
L’idée : organiser un gigantesque et stigmatisant tri social sur l’ensemble des heures de français et mathématiques en 6ème et en 5ème, via des groupes de niveau, dès la prochaine rentrée puis sur l’ensemble des classes pour la rentrée 2025 ! Ce séparatisme entre « bons élèves » et élèves en difficulté, sera d’une violence inouïe pour les élèves en difficultés pour lesquels on peut craindre une assignation de 4 années dans le même groupe de niveau ! L’idée n’est bien entendu pas d’aider ces élèves - toutes les études sur ce type de différenciation montre surtout qu’elle profite aux meilleurs élèves – mais au contraire de les isoler, de les séparer des autres, de leur rappeler quotidiennement qu’ils sont en difficulté.
Pratiquement bien entendu aucun moyens supplémentaires réels pour mettre en place ces dispositifs réactionnaires et coûteux : les DHG sont tombées et bien loin des discours rassurant, ce sera notamment au détriment des heures d’AP dans toutes les disciplines et de l’heure de soutien et d’approfondissement… en Mathématiques et Français qu’ils se feront !
Pour les collègues, c’est l’angoisse, les directions ont déjà prévenu, le dispositif nécessitant des alignements sur plus du tiers des emplois du temps des élèves, la consigne est claire, présence sur site permanente sur les horaires d’ouverture du collège ! Dans un an, généralisation aux 4èmes et 3ème !
Comment les collègues affectés sur deux établissements pourront-ils s’intégrer sur ces barettes ? Ces groupes étant couteux en heures, il va falloir recruter dans ces deux matières, quels enseignants de français et mathématiques pourront être devant les élèves quand cette année déjà des professeurs de lettres notamment manquent dans le département ? Comment les professeurs de français et mathématiques pourront ils assurer leur mission de professeur principal sans classe attitrée ? Comment les collègues affectés sur deux établissements pourront-ils s’intégrer sur ces barettes ? Poser ces questions, c’est déjà y répondre !
Cerise sur le gâteau indigeste, en fin de 3ème, le DNB devient donc un examen d’orientation pour accéder à la seconde générale ou professionnelle, sans le précieux sésame : direction la classe prépa-lycée ! Le Pen en a rêvé, Attal le fait !

Séparons, sélectionnons, trions, trions encore et encore ! Camarades, collègues, on n’a pas signé pour tout ça ! Stop ! Ce n’est pas de tri social, de réarmement, d’uniformes, de SNU et autres mesures réactionnaires dont l’EN a besoin, mais d’un recrutement massif de personnels sous statut de la FP, formés, permettant de réduire les effectifs dans les classes, et pour ce faire donc d’une revalorisation indiciaire de nos salaires !
Contre toutes ces réformes, il nous faut nous organiser, l’intersyndicale nationale fera ce qu’elle a à faire, en ce sens la mobilisation de ce matin l’oblige, mais nous, toutes et tous dans nos établissements, nos circonscriptions, réunissons-nous, préparons les suites de cette première journée et discutons de sa reconduction pour que notamment ce choc des savoirs nauséabond retourne au plus vite dans les poubelles de l’extrême droite d’où il n’aurait jamais dû sortir !