Petit tour d’Europe de l’enseignement :le Danemark

Le CSEE est solidaire des enseignants danois

La situation au Danemark

Au Danemark, l’organisation des employeurs (Gouvernement local Danemark) et le gouvernement national veulent annuler tous les accords sur le temps de travail dans le secteur de l’éducation.

Le gouvernement danois interfère dans les négociations collectives libres en présentant une proposition de réforme scolaire, qui est subordonnée à une réduction du temps de préparation des enseignants, un élément qui fait partie des négociations collectives en cours actuellement.

Ce faisant, le gouvernement s’immisce dans les négociations libres entre employeurs et salariés, dans le cadre desquelles les parties devraient conclure des conventions mutuellement contraignantes et dans lesquelles les deux parties engagent leur responsabilité.

Aujourd’hui, les conventions garantissent un temps raisonnable pour la préparation des cours et des conditions de travail raisonnables et elles empêchent tout traitement discrétionnaire des salariés. L’organisation des employeurs veut abolir tous les accords sur le temps de travail conclus avec les syndicats d’enseignants de sorte que le nombre maximal d’heures de cours hebdomadaires des enseignants soit entièrement déterminé par le chef d’établissement. De ce fait, les syndicats d’enseignants sont privés de toute possibilité de négocier des règles sur le temps de travail pour leurs membres afin d’assurer un temps de préparation adéquat et garantir la qualité de l’éducation.

Le 27 février, l’organisation des employeurs a déclaré unilatéralement que les négociations avaient échoué et que l’organisation des employeurs avait lancé un préavis de lock-out de tous les enseignants relevant de la convention collective conclue avec le syndicat danois des enseignants (DLF).

Si les parties ne parviennent pas à trouver un accord avec l’aide de l’organisme de conciliation dans les trois semaines, l’action collective débutera et toutes les écoles de l’enseignement primaire et secondaire inférieur seront privées d’enseignants pour une durée indéterminée.

Cette situation sera précaire pour le gouvernement, lequel, après une période de grève, est censé intervenir par voie législative. La volonté actuelle du gouvernement étant de réduire les dépenses publiques, le DLF ne s’attend pas à ce que l’intervention gouvernementale soit favorable aux enseignants.
Si l’organisation des employeurs obtient ce qu’elle veut, l’école publique va faire un bond en arrière de trente ans. L’engagement des enseignants et la qualité de l’éducation vont se dégrader.

Les enseignants danois sont prêts à se battre

Tel était l’état d’esprit au centre de congrès Odense le 5 mars 2013, où 2 200 représentants syndicaux étaient réunis pour écouter Anders Bondo Christensen, le Président du DLF, qui a fait le point de la situation et de la menace de lock-out de 50 000 enseignants.

Anders Bondo n’a pu entrer dans les détails des négociations confidentielles menées par l’organisme de conciliation, mais il a appelé les représentants syndicaux à se préparer à un conflit du travail. Il leur a dit que le DLF n’acceptera pas des règles sur le temps de travail qui ne prévoient pas un temps de préparation adéquat pour les enseignants.

« L’organisation des employeurs nous a présenté un modèle de temps de travail qui ne limite pas le nombre d’heures de cours hebdomadaires des enseignants. Personne n’a rien à gagner d’une telle proposition, pas même les employeurs, car cela ne ferait que démotiver les enseignants », a déclaré Anders Bondo Christensen.

Le CSEE demande dès lors à ses organisations membres de montrer leur solidarité par l’envoi de déclarations au gouvernement danois.