Petit tour d’Europe de l’enseignement : la Hongrie

Bien sûr, nous parlerons de l’Allemagne, de l’Espagne ou de la Grèce...mais il ne faut pas oublier les autres, dans l’ombre médiatique. Dans le second rôle du pays avec des tentations fascisantes : la Hongrie. En plus de la cure d’austérité, le gouvernement nationaliste de Viktor Orban y mène une politique liberticide, par exemple concernant la liberté de la presse. Dans quel état est le système éducatif ?
L’AFP nous apprend que "crise oblige, des écoles publiques passent au privé catholique" dans cet article :
http://www.facebook.com/notes/agence-france-presse/hongrie-crise-oblige-des-%C3%A9coles-publiques-passent-au-priv%C3%A9-catholique/412728935405818

Professeurs et étudiants lors d’une messe à l’établissement évangélique Sztehlo Gabor à Budapest. AFP/Attila Kisbenedek

Quelques extraits éclairants :
"Crise financière oblige, près de 80 écoles publiques ont été cédées récemment en Hongrie à des institutions religieuses, la plupart à l’Église catholique, avec comme conséquence pour de petites communes, dont l’unique école est dorénavant religieuse, une entrave au droit des enfants à une éducation laïque.

"L’Eglise catholique a augmenté le nombre de ses institutions scolaires de 20%, l’Eglise évangéliste de 13% et l’Eglise réformée de 10%", selon les chiffres du ministère des Ressources nationales, responsable pour l’éducation en Hongrie.

Les institutions concernées peuvent être des écoles maternelles, des écoles primaires, secondaires, des collèges ou des établissements techniques ou artistiques.

La Hongrie a été l’un des pays de l’Union européenne le plus durement frappés par la crise économique et financière : en 2008-2009, pour éviter une banqueroute, Budapest a dû recourir à une aide de 20 milliards d’euros de l’UE et du Fonds monétaire international (FMI) et le gouvernement conservateur de Viktor Orban attend un feu vert de l’UE et du FMI pour entamer des négociations sur une nouvelle ligne de crédit.

"Chaque lundi, nous commençons par un acte de piété : les enfants se reccueillent en silence et écoutent un verset de la Bible. Et, tous les matins, on commence par une prière ou la lecture d’un commandement de la Bible", a indiqué à l’AFP Katalin Kalina, sous-directrice de l’établissement évangélique Sztehlo Gabor, dans le 18e arrondissement de Budapest.

L’enseignement reste gratuit, mais les élèves ont l’obligation de suivre soit des cours de religion, soit des cours d’éthique.

Les enfants de l’école évangéliste affirment que les règles sont un peu plus sévères, mais "rien de dramatique", et que les changements étaient "supportables".

D’autres sont plus critiques : "J’ai des amis à l’école Sztehlo Gabor et je peux vous dire qu’il ne sont pas contents du tout avec les changements, avec l’Eglise qui intervient dans leurs études", a déclaré à l’AFP le jeune Istvan, 19 ans, qui va à l’école voisine d’informatique Hengersor.

"Il y a des enfants juifs et arabes aussi, pourquoi devraient-ils aller à la messe ?", se demande-t-il en ajoutant que la "religion de chacun devrait rester quelque chose de privé".

Alors qu’à Budapest, le changement d’école reste relativement facile, même d’un arrondissement à l’autre, certains élèves et parents se trouvent confrontés au fait que l’unique école de leur commune ou village est devenue un établissement religieux, comme à Zsombo, à 160 km sud de Budapest, où le Superviseur des droits à l’éducation, Lajos Aáry-Tamás, a entamé une enquête.

"Selon la constitution, l’Etat doit garantir l’éducation primaire et cela d’une manière neutre idéologiquement", a indiqué le Superviseur lors du démarrage de l’enquête l’été dernier. Des classes séparées dans un même batîment pourraient, selon lui, être une solution."

  • Comment des écoles publiques peuvent-elles être privatisées ?
    La notice Wikipedia nous rappelle que le système éducatif hongrois est très décentralisé :"Le système éducatif hongrois est un système décentralisé. Le Secrétariat d’État à l’Éducation fixe les conditions de scolarité ainsi que les exigences des épreuves nationales sanctionnant le parcours scolaire. Les collectivités locales sont propriétaires des établissements pré-élémentaires, élémentaires et secondaires. Chaque établissement jouit d’une grande autonomie budgétaire et de fonctionnement. Certains établissements sont directement gérés par les collectivités des minorités et peuvent ainsi dispenser des cours dans les langues minoritaires, en plus du hongrois."
    Où l’on voit que la soi-disant "autonomie" conduit à la dépendance réelle vis à vis du privé et des religieux...
    Pour la notice complète sur la Hongrie :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Hongrie#Syst.C3.A8me_.C3.A9ducatif