Rythmes scolaires : Peillon mis devant le fait accompli

"Devant la fronde des maires demandant le report de la réforme des rythmes scolaires à 2014, François Hollande a donc capitulé [...]mardi. "
"Tentant, comme à son habitude, de ménager tout le monde, le chef de l’État n’a pas annoncé le report pur et simple de la réforme, l’un des principaux piliers de la « refondation de l’école » mais défendu une sorte de « chacun fera comme il veut » pour le moins déconcertant sur un sujet ultra-sensible et où les différents lobbies bloquent depuis des années toute avancée."
Et notre ministre, qui claironnait que la réforme allait partout s’appliquer en 2013, a été mis devant le fait accompli.
Ce qui fait dire à la journaliste de Mediapart :
"En réalité, l’Élysée et Matignon ont déjà repris le dossier en main. Pour ceux qui en doutaient encore, la grande concertation organisée pendant trois mois sous les ors de la Sorbonne et censée mettre tout le monde autour de la table pour parvenir à un consensus n’aura donc, sur ce point, servi à rien. Les élèves français qui ont de très loin les journées les plus chargées des pays de l’OCDE attendront encore."
Hollande annonce la création d’un fonds pour aider les communes qui souhaitent modifier la journée scolaire dès la rentrée prochaine, ce qu’un interlocuteur a résumé en : " Les communes riches vont pourvoir passer cette année aux nouveaux rythmes scolaires ( avec une aide de l’Etat), et les communes pauvres essaieront d’être prêtes l’an prochain ( quand l’aide n’existera plus)"
Mediapart indique que beaucoup de syndicats enseignants, parce que leur base serait "partagée " sur le sujet, sont soulagés par ce revirement qui permet une réforme à la carte ? La CGT Educaction a toujours été clairement contre cette réforme des rythmes scolaires, faite aux dépens des enseignants. Il n’y a pas lieu d’être satisfaits de la méthode pour élaborer la réforme ( une "concertation" qui n’en a que le nom) ni de la méthode pour l’amender ( une reculade décidée par la tête de l’exécutif, en gardant à l’écart le ministre concerné !).
C’est dire que sur le fond comme sur la forme, la réforme des rythmes scolaires est un bel exemple de ratage, et rappelle malheureusement les bricolages et l’autoritarisme du gouvernement précédent.
http://www.mediapart.fr/journal/france/211112/rythmes-scolaires-peillon-mis-devant-le-fait-accompli