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« Libération » parle des précaires de Créteil

lundi 3 septembre 2012

« 50 % des profs contractuels en lettres et histoire n’ont pas de poste »

Par SYLVAIN MOUILLARD, FANNY LESBROS

Ils sont près de 120 000 précaires à travailler pour l’Education nationale, en CDD ou en CDI, mais sans disposer du statut protecteur de fonctionnaire. Parmi eux, environ 23 000 enseignants et conseillers principaux d’éducation (CPE). A la veille de la rentrée des classes, ils sont encore nombreux à ne pas avoir signé de contrat.

« C’est l’héritage du précédent ministre de l’Education, Luc Chatel, note Matthieu Brabant, de la CGT Education. Avec les suppressions de postes [80 000 lors du dernier quinquennat, ndlr], la situation s’est encore tendue pour les contractuels. » Dans son académie de Créteil, Matthieu Brabant estime que près de 500 professeurs supplémentaires par rapport à 2011 n’ont pas signé de contrat au 1er septembre. Pour eux, c’est donc l’incertitude, jusqu’à un éventuel coup de fil, pour une mission de quelques semaines ou quelques mois.

« Au mieux, les CDD peuvent aller jusqu’à un an », précise le spécialiste de la CGT Education. Depuis 2005, la voie du CDI s’est également ouverte. Quand un contractuel compte au moins six ans d’ancienneté au cours de ses huit dernières années de vie professionnelle, il signe automatiquement un contrat à durée indéterminée. Si elles sont ainsi mieux protégées, ces personnes n’appartiennent pas pour autant à la Fonction publique. Il arrive même qu’en l’absence d’affectation, dans certaines académies, elles ne touchent que 70% de leur salaire.

Pour la plupart de ces précaires, la titularisation reste l’objectif : le concours interne – qui va ouvrir 4 500 postes à la session 2013, contre 1 850 cette année – est une voie possible, tout comme le plan Sauvadet de titularisation, entré en vigueur en mars 2012. Mais les recrutements se feront au compte-gouttes par rapport à la masse de précaires qui font vivre l’Education nationale. A la veille de la rentrée des classes, Libération est allé à leur rencontre.