Rétro 2011 Ariège : Marre de l'austérité !

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    Rétro 2011 Ariège : Marre de l'austérité !
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La Dépêche du Midi

L'Ariège s'est mobilisée sur tous les fronts du social en cette année 2011 , marquée par la crise et les cures d'austérité.

Marre de l'austérité qui appauvrit encore un peu plus les territoires déjà en peine. Comme un slogan, il revient sur toutes les lèvres des Ariégeois qui sont descendus dans la rue pour dire « Non à l'austérité », « Non à la baisse généralisée des moyens », « Non à la vie toujours un peu plus dure pour les gens de peu ». Ce sentiment de ras-le-bol, on le retrouve dans tous les mouvements sociaux qui ont jalonné l'année 2011. éducation, industrie, santé, droits de l'homme, l'homme de la rue n'en finit plus d'exercer son droit d'inventaire sur un système fatigué, qui en oublierait presque que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». De cet article 1er de la constitution, certains aimeraient gommer le «…et sociale. » Pas les manifestants.


Retraités : on fait comment

« Les retraités sont vraiment mal considérés par le gouvernement. Avec ses orientations, c'est tout un système qui est en train d'être mis à mal alors que la France était un exemple en Europe et dans le monde. » Tout est dit ou presque. Christian Poncini, UNSA, résume une opinion largement partagée par les seniors.

Soucieux de préserver un pouvoir d'achat de plus en plus malmené, ils s'inquiètent aussi de l'avenir du système pour les générations à venir.

Le 6 octobre dernier, ils étaient une centaine à manifester sous les fenêtres de la préfecture, dans le cadre d'une journée nationale d'actions.

L'occasion de rappeler que de nombreux retraités vivent avec le minimum vieillesse quand ce n'est pas sous le seuil de pauvreté, après toute une vie de labeur. Les salariés ont également souvent manifesté pour sauver le système de retraites par répartition.


Au commencement, il y a l'école

Tout commence avec l'école. Ou presque. « Ouvrir une école, c'est fermer une prison ». Victor Hugo avait tout compris.

Et pourtant, à l'aune de la révision générale des politiques publiques - la très controversée RGPP -, des courbes démographiques fluctuantes et de la métropolisation accrue de Toulouse, les départements comme l'Ariège voient décroître, d'année en année, les effectifs d'enseignants et plus généralement du service public de l'éducation (psychologues, RASED…)

2011 a été particulièrement rude pour l'Education nationale en Ariège avec la suppression d'une vingtaine de postes dans le premier degré.

« Je n'ai jamais vu une telle ponction de postes en Ariège. Les autres années, 2, 3, ou 4, tout au plus, étaient menacés. il est arrivé, il y a plusieurs années, qu'on monte jusqu'à 10. Mais sûrement pas 20… », constatait avec amertume Fabio Agostinis, le secrétaire départemental de la FSU le 21 janvier dernier lors d'une manifestation. Le collectif « l'éducation est notre avenir », qui réunit syndicalistes et parents d'élèves, avait mobilisé pour dire non à cette logique comptable infernale. Le second degré n'a pas été épargné : avec 146 élèves en plus (en prévision), la carte scolaire prévoyait la suppression de 11,5 postes. Difficile alors de parler d'égalité républicaine quand, sur le même territoire régional, les élèves ne peuvent pas suivre les mêmes enseignements et les mêmes options, du fait de l'éloignement géographique notamment.

Des situations que l'on vit avec beaucoup d'intensité dans un département à la géographie tourmentée.


Ils donnent de la voix

Les orthophonistes dans la rue pour dire Non. Non à un métier à deux vitesses, sanctionné par des formations à étage. « Les orthophonistes sont en colère, ils ne vont pas se taire » ont scandé la soixantaine de manifestants qui ont défilé sur les allées Villote à Foix.

« Nous ne voulons pas d'une orthophonie à deux vitesses », confiait alors Olivier Arnould, président des orthophonistes de l'Ariège.

Pour être sûrs d'avoir été entendus, les orthophonistes de l'Ariège ont pris une initiative originale. Ils ont demandé à un photographe de faire les portraits d'orthophonistes en colère. Ces images ont servi de support à des cartes de vœux qu'ils ont envoyées aux ministres concernées.


La grève des Contis

Chez Continental, l'année 2011 a été houleuse. Il y a d'abord eu le conflit entre la direction et les syndicats sur le plan de réduction du coût du travail. Deux plans ont été proposés par la direction. À chaque fois, CGT et CFDT ont fait jouer leur droit d'opposition. La nomination d'un médiateur n'a pas permis aux deux parties de s'entendre. Fin avril, la pression montait d'un cran avec les négociations salariales et un troisième plan de réduction du coût du travail. Devant les importants bénéfices de Continental et les 50 € d'augmentation proposés, les syndicats lançaient une grève début mai. Ils réclamaient 150 € d'augmentation. Au bout de neuf jours, les salariés ont dû reprendre le travail sans rien avoir obtenu. La production n'ayant pas été impactée grâce au recours massif aux intérimaires.


L'austérité pour les mêmes

S'il y a un mot honni qui a été copieusement sifflé dans les cortèges, c'est bien celui d'austérité, comme le 11 octobre dernier. Les syndicats estiment « réussi » le pari d'appeler les salariés, les agents du secteur public, à protester contre l'austérité. « Nous sommes contre les mesures d'austérité, qu'elles soient à l'échelle européenne ou françaises. L'effort est toujours demandé aux salariés », résume Christophe Couderc, secrétaire départemental de la CGT. Beaucoup de manifestants ont défilé en pensant à ce qui passe en Grèce, avec une désagrégation sur pied de tout un pays.


À votre santé

La question traverse tous les territoires et plus particulièrement l'Ariège.

Quelle santé avec quelle couverture territoriale pour demain ? C'est bien d'une « poussée de fièvre » dont il s'agit du côté des petits hôpitaux de proximité. En jeu, la survie des établissements du pays d'Olmes et du Couserans. à Lavelanet, le combat avec l'ARS porte sur la survie de la chirurgie.

À Saint-Girons, on refuse tout projet de fusion du CHAC avec l'hôpital de Saint-Gaudens.


Ça bouge à l'APAJH

Ce n'est pas si courant. Mais après la signature d'une pétition, 20 % des 350 salariés des 12 structures que gère l'Association pour la protection des adultes et jeunes handicapés (APAJH) ariégeois se sont mis en grève à l'occasion des négociations annuelles obligatoires. L'APAJH 09 a bénéficié, au titre de sa situation en zone de revitalisation rurale, d'une dotation de 750 000 €. Les salariés demandent des congés trimestriels pour tous, le maintien du salaire en cas de maladie pour les CDD, une augmentation des salaires et une prime exceptionnelle de 1 000 euros pour tous les salariés.

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