Rythmes scolaires : le ministre choisit l’inertie !

Le ministre de l’éducation s’est évertué ce matin à ne rien dire de fâcheux en matière d’évolution des rythmes scolaires. Il repousse toute mise en œuvre après les échéances présidentielles de 2012. Il semble donc, pour le gouvernement fragilisé par les grandes mobilisations sociales de l’automne dernier, qu’il est urgent d’attendre.

C’est sans grande surprise un non événement médiatique

Face aux quelques éléments annoncés ce matin, la FERC CGT se félicite que le gouvernement envisage le retour à une durée hebdomadaire sur 4 jours et demi dans l’enseignement primaire.

Elle regrette l’absence de cadrage national et le silence du ministre à propos de l’externalisation des missions de remédiation à la difficulté scolaire et la liquidation des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased).

Elle partage la volonté d’aller vers un allongement des vacances de la Toussaint, première étape pour établir un rythme annuel fondé sur 7 semaines de cours et 2 semaines de congés. C’est ce que la FERC CGT, avec sa Confédération, auditionnées en décembre, ont préconisé afin de prendre en compte les rythmes de l’enfant et des jeunes adolescents.

Cela permettrait, en outre, de garantir un équilibre entre les différents trimestres. Cela nécessite la réduction de l’amplitude du zonage et une réflexion sur le temps maximum de présence en classe par niveau, de l’école au lycée.

La remise en cause de la durée estivale de congés organisée sur deux zones (1er juillet-15 août et 15 juillet-1er septembre) pose un certain nombre de questions de fond dont le ministre ne dit mot et, en premier lieu pour les lycéens, le maintien du cadre national des épreuves du baccalauréat.

Le ministre annonce que des évolutions devront avoir lieu en matière d’organisation des structures éducatives et d’obligations de service des personnels. Pour la FERC CGT, cela suppose l’ouverture de négociations sur la réduction du temps de travail des enseignants.

Dans le primaire par exemple, cela passe par l’abandon du schéma historique « un enseignant - une classe » qui n’est plus d’actualité, et la diminution à 18h du temps d’enseignement hebdomadaire.

Pour les collèges et les lycées, outre la réduction des obligations de service sur le lieu de travail, le gouvernement devra ouvrir des négociations sur la définition du métier et des missions des personnels.

Le ministre, dans son approche, doit prendre en compte la réduction et la compensation des inégalités sociales et territoriales.

La communauté scolaire - enseignants, personnels administratifs, de service, personnels des collectivités, éducateurs, parents d’élèves et jeunes scolarisés - attend une véritable politique d’investissement de l’État …

Tous l’ont rappelé en se mobilisant samedi dernier à l’appel du collectif « un pays, une école, un avenir ».

Programmer la suppression de 16 000 emplois, alors que les effectifs élèves augmentent, que la crise économique et sociale nécessite d’offrir plus de formations qualifiantes et des perspectives d’insertion sociale à une jeunesse sacrifiée dans notre pays, est irresponsable. Des dizaines de milliers de fermetures de classes, d’écoles, de sections d’enseignement en découleront. Des filières entières de la formation technologique industrielle et de l’enseignement professionnel vont être sacrifiées. L’ampleur est telle que les inspections académiques et les rectorats en repoussent l’annonce après les élections cantonales de mars.

La FERC CGT exige ainsi, en préalable à toute décision, de faire évoluer l’organisation des rythmes scolaires, de mettre à plat la politique budgétaire de destruction massive du service public d’éducation, de véritablement prendre en compte les besoins éducatifs conjugués à une amélioration des conditions de travail des personnels.

Montreuil, le 26 janvier 2011