Rigueur budgétaire : quand la droite épargne les écoles privées !

Le projet de loi de finances pour 2011 a été définitivement adopté hier soir ce qui valide l’amendement de la majorité sénatoriale prélevant 4 millions d’euros sur les moyens de l’enseignement public au bénéfice du privé.

Cette disposition minore donc la contribution du privé dans les suppressions de postes exigées par le ministère pour satisfaire au dogme de la réduction des dépenses publiques et alors même que le mode de calcul retenu par le gouvernement – à savoir appliquer la règle des 20 % après déduction du total des emplois de personnels dont le privé n’est pas doté – l’avantageait déjà.

L’année dernière aussi, le budget 2010 épargnait l’enseignement privé qui sur les 16 000 suppressions de postes n’en supportait que 1400, soit moins de 10% de l’effort.

Pour se justifier, l’UMP a fait valoir que les suppressions de postes dans l’enseignement privé allaient entraîner des fermetures de classes et d’établissements. La droite découvre donc enfin que les suppressions de postes entraînent bien des fermetures de classes et précipitent les difficultés !
Cette politique du « deux poids deux mesures » est totalement inadmissible. Car ce qui est vrai pour le privé, l’est tout autant pour l’école publique qui, faut-il le rappeler, garantit, seule, la proximité avec la population, la non-sélection des élèves, le respect des principes de neutralité, de gratuité et de laïcité.

Une fois encore, le service public ne bénéficie pas du même zèle de la droite pour sa défense, alors même que ce nouveau budget hypothèque gravement les possibilités de réponses aux besoins d’éducation, d’acquisition pour chacun et chacune du plus haut niveau de connaissances et de réduction des inégalités éducatives.

En tout état de cause, nous avons à nouveau la démonstration que ce budget 2011, voté par la majorité présidentielle, consacre une nouvelle dégradation du service public d’éducation.

Communiqué de Michel Billout

Sénateur de la Seine-et-Marne