Réforme du collège : la Ministre rate son brevet

Le ministère vient d’annoncer les grandes lignes de son projet de réforme du collège. Si la CGT Educ’action regrette que ces informations soient diffusées dans la presse dès le mardi 10 mars avant même toute discussion avec les organisations syndicales, elle considère qu’il est difficile de juger l’intégralité de ce projet sans connaître les grilles horaires de chaque niveau d’enseignement.

Toutefois, pour nous, certains éléments sont d’ores et déjà inacceptables :

Les nouveaux programmes et le diplôme national du Brevet ne sont pas abordés, si ce n’est par leur maintien dans la logique du socle commun de compétence et de culture. La CGT Educ’action rappelle son opposition à cette logique ainsi qu’à l’évaluation par compétences.

Nous dénonçons un projet construit sur le modèle de la réforme du lycée avec le renforcement de l’autonomie des établissements : moyens dédiés à l’accompagnement personnalisé (AP), éventuels dédoublements, choix des thèmes des nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Cette autonomie va introduire une concurrence généralisée, entre les disciplines, entre collègues, entre établissements, entre les élèves et ne sera en aucune façon l’autonomie pédagogique annoncée. Elle est aussi une remise en cause du collège unique et du caractère national des programmes.

De plus, si certaines nouveautés, avec un cadrage national, peuvent apparaître comme de réelles avancées, elles doivent s’accompagner de moyens supplémentaires. Or, le ministère annonce seulement 4000 équivalents temps plein pour 7200 collèges, soit 10 heures hebdomadaires par collège. Ainsi, dans un collège de 20 classes, chaque classe « bénéficierait » d’une demi-heure pour couvrir l’accompagnement personnalisé, les dédoublements nécessaires (dont celui de l’AP) ainsi que la co-intervention en EPI (et la nécessaire concertation des collègues pour ces derniers) ! Dans ces conditions, les élèves ne pourront tirer aucun bénéfice de ces dispositifs.

Pour la CGT Educ’action, ce projet doit donc être intégralement revu et une large concertation s’ouvrir. Elle revendique une réforme permettant enfin la démocratisation du collège unique, une réelle liberté pédagogique ainsi que la fin de la politique d’autonomie et de management. Pour cela, les moyens doivent être à la hauteur afin de permettre les dédoublements, diminuer les effectifs par classe (20 élèves maximum, 15 en Éducation prioritaire) et intégrer le temps de concertation des équipes dans le temps de service.

Elle appelle l’ensemble des personnels à la grève le 9 avril prochain afin d’exiger la fin des politiques austéritaires avec l’ensemble des salariés et revendiquer les moyens nécessaires à une école émancipatrice.